Joseph Zen, né le
13 janvier 1932 à
Shanghai, est un
Salésien chinois, évêque de
Hong Kong et cardinal de l'Église catholique romaine depuis le consistoire du 24 mars 2006. Favorable à la
Démocratie, il est l'un des principaux opposants au régime communiste chinois.
Sa vie
Enfance (1932-1961)
Joseph Zen Ze-kiun, surnommé Joseph Zen, est né à
Shanghai le 13 janvier 1932 dans une famille catholique. Il entre chez les
salésiens comme aspirants à l’âge de 12 ans en 1944. Il fuit Shanghai pour
Hong Kong en 1948, avant l’arrivée de
Mao et des communistes au pouvoir. A Hong Kong il poursuit ses études dans le petit
Séminaire salésien afin de devenir prêtre. Il est envoyé alors à
Milan (
Italie) pour poursuivre ses études.
Prêtre (1961-1996)
Il est ordonné prêtre à
Turin en février 1961, et obtient son
Doctorat en philosophie à l’Université salésienne de Rome en 1964 . Il revient alors à Hong Kong où il devient professeur, à partir de 1971, au Séminaire du Saint-Esprit. Elu supérieur de la province chinoise des salésiens en 1978, il retourna au séminaire diocésain en 1984 où il devient directeur du premier cycle d’études jusqu’en 1991. De 1989 à 1996, pendant la période d’ouverture de la Chine, Joseph Zen est le premier prêtre chinois de Hong Kong à pouvoir enseigner dans les séminaires « officiels » du continent, mais aussi dans les séminaires clandestins. Il passe ainsi chaque année 6 mois en République populaire de Chine , où il acquiert une grande connaissance de la réalité du catholicisme en Chine.
Evêque et célébrité (Depuis 1996)
Evêque
Le 9 décembre 1996, le pape
Jean-Paul II le nomme évêque coadjuteur d’Hong Kong, en même temps que Monseigneur John Tong Hon, nommé évêque auxiliaire du diocèse. Le pape le nomme afin qu’il joue un rôle d’église pont entre l’église catholique chinoise et l’église universelle. A la mort du cardinal John Baptist Wu Cheng-Chung , Jean-Paul II le nomme
Archevêque en 2002 . En septembre 2000, lors de la canonisation des 120 martyrs de l’Eglise de Chine par Rome, il fit paraître des articles afin de défendre le Vatican et expliquer la position du Saint-Siège alors que Pékin contestait cette canonisation. Monseigneur Joseph Zen a toujours bénéficié de la part du Vatican d’un soutien constant : Jean-Paul II l’a nommé membre du conseil post synodal, suite au
Synode des évêques pour l’Asie en 1998.
Benoit XVI l’a lui aussi nommé membre du conseil post-synodal du Synode pour l’
Eucharistie (à Rome en octobre 2005). Il a aussi été nommé en 2005 comme membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Ainsi son nom était souvent cité comme étant le possible nom du
cardinal « in pectore », nommé par le pape Jean-Paul II lors de son consistoire en octobre 2003.
Défense de la démocratie
Quelques mois après sa prise de fonction, en Mai 1997, Monseigneur Joseph Zen accompagne la délégation de responsables politiques et religieux de Hong Kong à Pékin avant la rétrocession. Il obtient très vite une image de défenseur de la démocratie et des libertés individuelles, critiquant les possibles restrictions de libertés individuelles à Hong Kong. Il n’hésite ainsi pas à dénoncer les injustices et les frustrations des Hongkongais en convoquant la
presse. Il a ainsi défendu le droit au regroupement familial pour les Chinois du continent installés à Hong Kong . Aussi en 2002, il a été élu le personnage le plus populaire d'Hong Kong par le journal Apple Daily.
En 2003 il est l’un des plus virulents opposants à la législation dite "anti-subversion" , la dénonçant comme potentiellement liberticide et demandant aux catholiques hongkongais de défendre la démocratie. En juillet 2003, il semble en partie crédité du succès de la manifestation (500 000 personnes dans les rues de Hongkong) . En décembre 2004 il s’oppose, devant la justice hongkongaise pour s’opposer à une loi sur l’éducation, jugée menaçante pour la tutelle qu’elle pourrait exercer sur l’Eglise.
Ses prises de paroles ont eu pour conséquence de rendre les relations entre le gouvernement chinois et l’évêque très tendu. Il a aussi été critiqué par l’Association patriotique des catholiques (l’église officielle de chine) pour son rôle politique, mais aussi par des catholiques hongkongais qui se disent inquiet de l’image de l’Eglise, position qu’il critique fortement : "Ceux qui disent qu'un prêtre doit s'en tenir à la prière n'ont rien compris à ce qu'est l'Eglise » .
Cardinal
Il devient le sixième
cardinal chinois de l’histoire, suite a sa nomination le 22 février 2006 à l’âge de 74 ans, par le pape Benoit XVI. Sa nomination est accueillie avec réserve par le gouvernement chinois. Il a un rôle très important dans les relations entre le Vatican et la Chine, étant très écouté par le pape, bien que le gouvernement chinois refuse qu'il soit le représentant officiel du Vatican.
- Relation entre le Vatican et la République populaire de Chine
Deux mois après sa nomination en tant que cardinal,
Joseph Zen va critiquer fortement l’
association patriotique des catholiques qui consacre sans l’aval de Rome des évêques. Monseigneur Zen y voit la duplicité de
Pékin et affirme «
personnellement » qu’il s’agit «
d'une épreuve de force, d'une tentative pour faire voir que le gouvernement contrôle l'Eglise » , affirmant que l’association patriotique chinoise «
fomentait la dissension entre le gouvernement chinois et le Vatican ». Il a ainsi usé de son influence dans le dossier de l’Eglise de Chine, repris en main par le Vatican, allant jusqu’à menacer de cesser les débuts de relations entre le
Vatican et la Chine si de nouveaux évêques étaient consacrés, adoptant ainsi une attitude de fermeté envers le régime de Pékin. Ainsi certains affirment que la lettre de
Benoit XVI aux catholiques de chine aurait été écrite en suivant certains de ses conseils. Suite à la lettre du pape Benoit XVI, qui demande une unité des catholiques de Chine, et notamment une communion en commun, Monseigneur Josephe Zen demande, le 22 septembre 2007, que le Vatican publie les noms des évêques de Chine en communion avec Rome. «
Les noms des évêques chinois en communion avec le pape ne pouvaient pas être trop connus dans le passé, sinon ils auraient été mis en prison. Maintenant, le Vatican devrait songer à publier leurs noms. ».
Lors du Carême 2008, les méditations du carême ont été confié par le pape Benoit XVI au cardinal Zen .
Le 5 avril 2008, à 76 ans, il confirme à la presse qu'un pacemaker lui a été implanté pendant la semaine sainte. Il rappelle qu'il a émis le souhait d'être déchargé de ses responsabilités depuis l'âge de 74 ans.
Citations
- le cardinal Zen a déclaré représenter "le grand peuple chinois, qui souffre encore pour la foi catholique"
- Entrevue au journal Le Figaro le 26 juin 2007 : "À Hongkong même, on vous reproche parfois d'être trop politique... C'est mal connaître la doctrine de l'Église. La mission des évêques est de s'impliquer dans la société moderne et pour le bien des gens. Le Pape sait ce que je pense et c'est le sens qu'il a donné à ma nomination. La démocratie fait partie du message, mais elle peut recouvrir des réalités différentes à Hongkong et en Chine. ".
- "Ceux qui disent qu'un prêtre doit s'en tenir à la prière n'ont rien compris à ce qu'est l'Eglise »
Bibliographie
- Mgr Zen, un homme en colère, Entretiens avec le cardinal de Hong Kong. Dorian Malovic, 1997(Editions Bayard) ISBN-10: 2227476044
Liens internes
- Église catholique en Chine
- Cardinaux créés par Benoît XVI
- Composition actuelle du Collège cardinalice
Liens externes
Notes et références